Peut-on vapoter en Suisse ?

Peut-on vapoter en Suisse ?

La réglementation suisse sur la cigarette électronique

Comment nos voisins suisses perçoivent-ils la cigarette électronique ? Est-elle autorisée ? Avez-vous la possibilité d’inhaler de la vapeur et d’acheter du eliquide comme en France ?

La réponse est oui, il est possible de vapoter en Suisse. La loi permet le vapotage ainsi que l’achat de liquides pour cigarette électronique contenant des arômes et de la nicotine (ce qui n’est pas le cas dans tous les pays du monde…).

Malgré l’autorisation de la vape, la législation suisse impose une réglementation stricte qui encadre l’achat, la vente et la consommation des produits de vaping. Par exemple, il est interdit de vendre des cigarettes électroniques aux mineurs ou de faire de la publicité pour promouvoir la vap’.

Renseignez-vous sur les lois suisses concernant la cigarette electronique pour voyager dans ce pays en toute tranquillité.

Interdiction de vapoter dans certains lieux publics

Comme dans beaucoup de pays, l’usage de la cigarette électronique est interdit dans les lieux publics fermés. Cela inclut les restaurants, les bars, les lieux de travail et les transports publics (bus, tram, train…).

Si vous devez travailler en Suisse, sachez que la loi interdit de fumer au travail. Concernant la vaporette, la loi ne précise rien. L’employeur peut décider s’il vous autorise à vaper ou non.

Pour les endroits intérieurs comme les bars et les restaurants, l’interdiction de vapoter est appliquée. Certains établissements avec terrasse peuvent l’autoriser. C’est au responsable de décider.

Notre conseil : observez le comportement des personnes autour de vous (s’ils vapotent ou non). Vous pouvez également demander directement au personnel de l’établissement.

L’ecigarette, un outil de lutte contre le tabagisme

Il est reconnu que la vapote peut être une aide au sevrage tabagique utile. D’une part, elle ne contient pas de produits du tabac. Ensuite, elle ne génère pas de combustion qui pourrait vous exposer à des substances toxiques comme le monoxyde de carbone ou le goudron (présents dans la cigarette classique).

De nombreux pays intègrent le vaporisateur personnel dans leurs solutions pour arrêter de fumer. Certains professionnels de santé le mentionnent même comme option pour lutter contre le tabagisme actif. La vapeur d’e-cigarette est généralement considérée comme moins nocive que la fumée de cigarette ordinaire.

Il est souvent dit que vapoter est préférable à fumer. La Suisse semble partager l’idée que la vapoteuse peut aider les fumeurs à réduire leur consommation de tabac, voire à arrêter complètement. Cependant, elle reste prudente quant à son utilisation et ses effets.

En Suisse, 9.500 personnes meurent prématurément du tabac chaque année. Le pays est également en bas du classement européen en matière de lutte contre la cigarette et de prévention de l’addiction au tabac. De plus, l’Association des ligues européennes contre le cancer le considère comme un pays favorable à l’industrie du tabac.

La Suisse durcit ses mesures contre le tabac… et la vape !

Vous l’aurez compris, la Suisse n’est pas très bien classée en matière de lutte contre le tabagisme. C’est pourquoi, depuis quelques années, elle met en place des mesures pour prévenir les risques liés aux produits du tabac. Ainsi, elle renforce les règles et augmente les taxes. Le problème est qu’elle inclut aussi les dispositifs similaires, dont la cigarette électronique.

En octobre 2021, le Parlement suisse adopte un texte de loi sur les produits du tabac et renforce les règles sur les produits de la vape. Cela concerne notamment leur composition, leur emballage, leur étiquetage et leur importation.

En 2022, l’opération « enfants sans tabac » est lancée. Elle appelle à l’interdiction totale de la publicité du tabac ET de l’ecig visible par les mineurs. Révisé par le Conseil Fédéral suisse, ce projet a été transmis au Parlement pour un vote en mai 2023.

La Suisse suit les directives de la TPD

La Tobacco Products Directives (TPD) est une directive européenne sur les produits du tabac et du vapotage. Elle encadre la vente et la production des eliquides. C’est par exemple la TPD qui interdit la publicité de la vaporette ainsi que le conditionnement d’un eliquide nicotiné dans une fiole de 10 ml et le taux de nicotine maximum à 20 mg/ml.

La TPD est signée et respectée par les pays membres de l’Union européenne, dont la Suisse ne fait pas partie. Cependant, rien n’empêche la Confédération helvétique de suivre des mesures similaires. C’est pourquoi les nouvelles lois suisses sur l’e-cig s’alignent sur les directives européennes de la TPD.

Par conséquent, le dosage de nicotine maximum suisse est de 20 mg/ml et un e-liquide contenant de la nicotine ne peut pas dépasser une contenance de 10 ml et de 2 ml pour les cigarettes électroniques jetables (les puffs) et les cartouches à usage unique.

Dans ce contexte, la Suisse a également interdit l’usage des cigarettes électroniques dans les espaces publics fermés afin, entre autres, de lutter contre le vapotage passif. Il est à noter que ce dernier est moins toxique que le tabagisme passif.

La puff dans le viseur du gouvernement

La Suisse s’aligne sur de nombreux pays du monde occidental. La cigarette électronique jetable, considérée comme en partie responsable de l’addiction des jeunes (car elle peut créer une dépendance à la nicotine), pourrait être surveillée de plus près par le gouvernement.

Certaines déclarations d’hommes et de femmes politiques suisses montrent une certaine méfiance envers la vaporette. C’est un débat récurrent sur sa toxicité. Certains la jugent aussi dangereuse que les cigarettes classiques. Cependant, les études scientifiques tendent à montrer le contraire : la vapoteuse est moins néfaste que le tabac (voir notre article sur les dernières études).

En résumé, la Suisse pourrait interdire la puff dans les années à venir. C’est également le cas en France, où le Sénat a approuvé l’interdiction.

Vaper pour cesser de fumer

Les études confirment que la vape peut aider à réduire la consommation de cigarettes classiques. Récemment, la revue médicale The New England Journal of Medicine a montré l’efficacité du vapotage pour le sevrage tabagique. Cependant, elle souligne une lacune dans la lutte contre la dépendance à la nicotine.

Cela paraît logique. Voici pourquoi.

La vapoteuse remplace la cigarette combustible. L’eliquide qu’elle utilise pour créer l’aérosol contient une base liquide de propylène glycol et de glycérine végétale, de l’arôme concentré et une dose de nicotine. Ces éléments aident à arrêter le tabac.

La concentration de nicotine, notamment, réduit l’envie de fumer. Ainsi, lorsque le vapoteur a arrêté la cigarette pour commencer la vape, il ne ressent pas de symptômes de sevrage (irritabilité, craving, douleurs…). En ce sens, les cigarettes électroniques fonctionnent comme des substituts nicotiniques disponibles en pharmacie comme le patch.

Elles peuvent donc être utiles pour arrêter de fumer. En revanche, il peut être plus difficile de gérer son accoutumance à la nicotine.

Un outil de sevrage tabagique

L’ecigarette propose un sevrage en deux étapes :

  • un sevrage tabagique (arrêt du tabac) ;
  • un sevrage nicotinique (arrêt de la nicotine).

Se sevrer du tabac est la première étape. Elle consiste à réduire progressivement sa consommation de cigarettes classiques jusqu’à vapoter sans fumer. Une fois cette étape réalisée, vous vous êtes débarrassé de l’inhalation de toutes les substances chimiques et cancérigènes du tabac comme les goudrons. Votre organisme commence à se régénérer.

Vient alors la seconde étape du sevrage... Et la plus complexe.

Un outil de sevrage nicotinique

La vapote est compatible avec le sevrage progressif de l’addiction à la nicotine. Celle-ci est le cœur du problème. Plus vous êtes dépendant au tabac, plus le sevrage de la nicotine peut être long et difficile. C’est pourquoi il peut être utile de consulter un professionnel de santé comme un tabacologue (disponible sur le site Tabac Info Service).

L’e-cigarette n’est pas un médicament. C’est un outil. Vous pouvez l’utiliser comme substitut nicotinique pour diminuer progressivement la teneur en nicotine de votre juice de vape et gérer la dépendance physique (et psychologique, mais c’est un autre sujet).

En réduisant graduellement la quantité de nicotine inhalée, vous habituez votre corps à des doses de plus en plus faibles. L’idée est de descendre les paliers au fur et à mesure. Par exemple, commencer à 18 mg/ml, puis passer à 11 mg/ml ou, si la différence est trop grande, passer de 18 à 17, puis de 17 à 16, etc.

Ressentir les effets du manque de nicotine à chaque nouveau palier est normal. Cependant, cela doit rester gérable. Surtout, si vous vous sentez proche de la rechute vers le tabagisme, augmentez le taux nicotinique pour éviter de retourner au bureau de tabac. C’est ce qu’on souhaite éviter !

En somme, la vapoteuse peut offrir un sevrage nicotinique. Or cette étape est délicate, car vous entrez au cœur de l’addiction. C’est pourquoi, pour plus d’efficacité, un accompagnement médical peut être bénéfique.

Vapoter en Suisse, en bref

Pour résumer, oui, vous avez le droit de vapoter la cigarette électronique en Suisse. Si le pays a longtemps négligé les lois sur le vapotage, il se rapproche désormais de ses voisins européens. Bien qu’il ne fasse pas partie de l’UE, il suit les règles de la TPD.

En Suisse, vous pouvez importer votre ecigarette et vos eliquides. Vous ne pouvez pas vapoter dans les lieux fermés, mais cette règle ne diffère pas de la France ou d’autres pays européens.

Nous vous conseillons, avant chaque voyage, de toujours vérifier les lois et réglementations sur la vape. Cela pourrait vous éviter des problèmes à l’arrivée, surtout si le pays de destination a des règles strictes sur l’utilisation ou l’importation du kit de cigarette électronique.

Enfin, nos derniers conseils pour un séjour sans encombre au pays du chocolat : vapotez prudemment, observez votre environnement et privilégiez une vape discrète.

Bon voyage !

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Publié le 02/04/2025 et modifié le 17/04/2025 dans Vos questions sur la cigarette electronique par l'auteur Neovapo.

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