Cigarette électronique : que dit le rapport de l’OMS 2023 ?
L’Organisation mondiale de la santé et la lutte anti-tabac
Voici quelques informations récentes pour ce début d’année. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié un rapport sur la vape en juillet 2023, suivi d'un communiqué de presse le 23 décembre 2023. Que contiennent ces documents ? Comment les interpréter et les intégrer ? C’est ce que nous allons tenter d'explorer.
Il semble que l’OMS ne soit pas particulièrement favorable à la vape. Cela peut s'expliquer par le fait que la cigarette électronique est relativement récente sur le marché et, bien que des études scientifiques émergent, il demeure difficile d'avoir une vision claire de ses effets globaux.
Cependant, certains professionnels de santé, tels que des tabacologues et des cardiologues, commencent à se prononcer en faveur de la vapoteuse pour les fumeurs. Le vapotage est souvent présenté comme une aide au sevrage tabagique, visant à soutenir les fumeurs dans leur démarche d'arrêt et, par conséquent, à améliorer leur santé.
Dans ses rapports, l’OMS aborde plusieurs thématiques, en commençant logiquement par la cigarette traditionnelle et ses conséquences.
Une politique de lutte anti-tabac stricte
L’OMS a instauré une série de mesures pour aider divers pays à lutter contre le tabagisme. Ces mesures visent à réduire la consommation de tabac et sont définies par la convention pour la Lutte Anti-Tabac.
Dans son rapport, l’OMS évoque les résultats de son programme MPOWER de lutte contre le tabagisme. L'organisation estime que 71 % de la population mondiale est maintenant protégée des effets néfastes du tabac grâce à des politiques conformes aux pratiques MPOWER, ce qui représente une amélioration par rapport à 2017.
Il est vrai que plusieurs pays ont mis en place des mesures pour restreindre la consommation de cigarettes classiques. L’OMS note une diminution du taux de tabagisme.
Une épidémie mondiale de tabagisme
L’OMS qualifie le tabagisme de « d’épidémie mondiale ». Le rapport se concentre principalement sur la cigarette classique et ses effets délétères sur la santé des fumeurs et de leur entourage, le tabagisme passif étant également nocif.
L’Organisation mondiale de la santé souhaite renforcer la protection du public contre l'inhalation passive de la fumée de tabac, notant que près de 40 % des pays ont instauré des espaces publics clos entièrement non-fumeurs.
Le tabac reste la principale cause de décès dans le monde
Michael R. Bloomberg, ambassadeur mondial de l’OMS pour les maladies non transmissibles et les traumatismes, a déclaré : « Même si les taux de tabagisme ont diminué, le tabac reste la principale cause de décès dans le monde. »
Le tabac est responsable de 8,7 millions de décès par an dans le monde, selon les données de l’OMS. Bien que les dangers de la cigarette soient bien connus, il est important de noter que la combustion du tabac produit des substances toxiques et cancérigènes, comme le monoxyde de carbone et le goudron, qui sont liés à divers cancers et maladies respiratoires et cardiovasculaires.
En outre, 1,3 million de personnes meurent chaque année du tabagisme passif. Face à cette problématique, il semble nécessaire de trouver des solutions pour arrêter de fumer.
La cigarette électronique est souvent considérée comme un substitut nicotinique et une alternative à la cigarette classique. Certains professionnels de santé la voient comme une option, car la cigarette traditionnelle présente des risques plus importants.
Quelle est la position de l’OMS sur la vapoteuse ?
Ce que pense l’OMS de la cigarette électronique
Dans son rapport du 31 juillet 2023, l’OMS traite principalement du tabagisme et de sa politique de lutte anti-tabac, mais évoque également le vapotage. L'organisation indique que le vapotage n'a pas eu d'impact significatif sur la réduction de la consommation de tabac à l'échelle mondiale.
L’OMS mentionne même que le vaporisateur personnel pourrait avoir des effets indésirables sur la santé publique, notamment en raison du marketing ciblant les jeunes. Il est à noter que les réglementations concernant les cigarettes électroniques varient d'un pays à l'autre. En France, par exemple, la publicité pour la vape est interdite.
De plus, 88 pays n'ont pas fixé d'âge minimum pour acheter une ecigarette. En France, il est nécessaire d'avoir 18 ans pour vapoter. En dessous de cet âge, la vente et l'achat sont prohibés. 74 pays n'ont pas non plus établi de réglementation sur les produits du vapotage.
Dans les pays membres de l’Union européenne, la Tobacco Product Directives (TPD) offre une certaine protection aux vapoteurs. Des lois, tant au niveau français qu'européen, encadrent les produits du vaping afin de limiter les risques et permettre une utilisation plus sécurisée.
Ce que les études scientifiques disent de la vape
Le rapport de l’OMS met en lumière les divergences d'opinions concernant la vape. D'un côté, les antivapes voient la vapoteuse comme un problème à résoudre rapidement, tandis que les pro-vapes soutiennent son efficacité dans l’arrêt du tabac et comme moyen pour cesser de fumer et améliorer la santé.
Entre ces deux positions, se trouve la recherche scientifique.
De plus en plus d’études scientifiques sont menées sur les cigarettes électroniques. Il est évident que, avec le temps, nous disposerons de davantage d'informations sur la vapoteuse. Pour se forger un avis éclairé sur le vapotage, il est conseillé de consulter les études des laboratoires et des institutions.
Voici quelques chiffres qui pourraient remettre en question, ou susciter la réflexion, sur la toxicité de la cigarette électronique.
La vapeur est 95 % moins nocive que la fumée de cigarette
Cette information provient du ministère de la Santé britannique dans un rapport publié en 2015. Il est important de préciser que ce rapport du Public Health England (PHE) n'est pas une étude scientifique, mais un avis formulé par une équipe après avoir examiné les études existantes.
Le PHE a mis à jour ce rapport en 2020, sans remettre en question le chiffre de 95 %, qui n'a pas été contredit depuis. L’Angleterre a adopté une approche plutôt favorable à la vape et a réussi à évaluer son impact sur la réduction du tabagisme.
L’étude Cochrane 2023 sur l’efficacité de la vape pour arrêter de fumer
Cochrane est une organisation internationale indépendante à but non lucratif. En septembre 2023, elle a publié les résultats d’une étude sur la vapoteuse, qui se révèle être une aide pour abandonner la cigarette, surpassant le patch à la nicotine et d'autres substituts nicotiniques.
Trois points principaux ressortent de cette étude :
- l’utilisation d’un substitut nicotinique est plus efficace pour arrêter la cigarette que la seule motivation, qui peut ne pas suffire ;
- le vapotage d’eliquides contenant de la nicotine est associé à un taux élevé d'arrêt du tabac (bien que la vape de liquides sans nicotine soit également efficace pour arrêter de fumer) ;
- la cigarette électronique est considérée comme l'alternative au tabac la plus pertinente par rapport aux autres produits de substitution.
D’après les chercheurs, la vape serait trois fois plus efficace que les patchs nicotiniques et les substituts oraux (chewing-gum, comprimé, spray…).
L’avis de l’Institut National du Cancer
Sur son site officiel, l’Institut national du cancer adopte une position plutôt équilibrée sur la vape. Il souligne la vigilance de l’OMS, tout en indiquant qu'il est nécessaire d'évaluer le bénéfice-risque entre la cigarette électronique et la cigarette traditionnelle.
Vapoter peut réellement aider les fumeurs dans leur addiction au tabac. Il est donc important de ne pas la rejeter complètement, car elle peut constituer une option pour lutter contre la dépendance à la nicotine et réduire l'utilisation collective des produits du tabac.
Les bonnes pratiques pour limiter la nocivité de l’ecigarette
L’e-cigarette est considérée comme moins toxique que la cigarette classique. Cependant, pour éviter toute nocivité inutile, voici cinq bonnes pratiques à suivre :
- si vous êtes non-fumeur, il n'est pas conseillé de commencer la vape ;
- vous ne pouvez pas acheter un kit complet d’ecig si vous êtes mineur ;
- achetez toujours vos appareils de vape dans une boutique spécialisée dans la vente de cigarettes électroniques ;
- privilégiez des liquides pour cigarette électronique français ou européens pour garantir leur conformité aux règles de la TPD ;
- faites-vous accompagner par un tabacologue pour augmenter vos chances d’arrêter de fumer.
Le liquide utilisé dans le clearomiseur pour créer de la vapeur se compose de substances connues : le propylène glycol, la glycérine végétale, des arômes alimentaires, et la nicotine. Ces composants ne sont pas considérés comme dangereux pour la santé. Leur impact est nettement inférieur à celui des 7.000 produits chimiques ajoutés par l’industrie du tabac dans la cigarette.
En conclusion, l’OMS, dans son rapport, semble plutôt sceptique vis-à-vis de la vapote. Malgré les études scientifiques qui soulignent l’efficacité de l’ecigarette dans l’arrêt du tabac, l’organisation la considère comme potentiellement nocive pour la santé et reste prudente à son égard.
Alors, qui croire, que croire ? Il est conseillé de faire ses propres recherches. La cigarette électronique est reconnue comme une aide au sevrage tabagique, c’est un fait. Elle produit un aérosol moins dangereux que la fumée du tabac. Là encore, c’est un fait avéré. Toutefois, la vape présente aussi des inconvénients et des efforts collectifs sont nécessaires pour rendre cet outil aussi sûr et efficace que possible.
Encore plus d'articles sur ce sujet :
Les 7 meilleurs livres sur la cigarette electronique
Cigarette electronique : que dit le rapport de l’OMS 2023 ?
Tout savoir sur les cigarettes électroniques dans le monde
Publié le 02/02/2024 et modifié le 10/05/2025 dans Histoire de la cigarette electronique par l'auteur Neovapo.