Qui a inventé la cigarette electronique

Qui a inventé la cigarette electronique

Qui est l’inventeur de la cigarette électronique ?

Hon Lik est considéré comme l’inventeur de la cigarette électronique. Mais est-ce bien vrai ? Certains vapoteurs estiment que l’américain Herbert A. Gilbert serait en réalité le premier créateur de la vapote.

Ce dernier dépose un brevet dans l’État de Pennsylvanie en 1963 qu’il nomme : « une cigarette sans fumée qui ne contient pas de tabac ». Son nom rappelle fortement la définition même de la cigarette electronique. Cependant, Gilbert ne commercialisera jamais sa « cigarette ».

40 ans plus tard, l’ancien ingénieur et pharmacien chinois Hon Lik dépose à son tour un brevet à propos d’une cigarette sans fumée et capable de se substituer au tabac. Dès sa sortie, la cigarette électronique gagne le marché américain et européen : c’est un succès foudroyant.

Alors, qui de Hon Lik ou Herbert A. Gilbert est le véritable inventeur de la vapote ? On vous dévoile tous les secrets du vapotage.

La petite histoire de Herbert A. Gilbert

Herbert A. Gilbert est un Américain issu de l’État de Pennsylvanie. En 1963, il dépose une demande de brevet pour un vaporisateur utilisant du liquide avec de la nicotine. Le principe de cette vaporette est de remplacer la cigarette de tabac en éliminant la fumée.

Pour la petite histoire, Gilbert vient d’une famille de boulangers. S’il a toujours été fasciné par les odeurs émanant des fours, sa famille lui a aussi toujours appris à se mettre à terre lorsque la fumée qui s’en dégage devient trop forte. Pour lui, la fumée tue. Elle est nocive. Gilbert transpose cette conception à la fumée de la cigarette. Il se décide alors à inventer un appareil permettant de remplacer ce nuage toxique.

L’appareil qu’il propose a tout l’air d’une e-cigarette tubulaire d’aujourd’hui. Il a la forme d’un long tube long et fin au bout duquel est disposé un embout buccal (l’ancêtre du drip tip). D’après les termes du brevet, il se destine à remplacer le « tabac et le papier par de l’air chauffé et aromatisé ».

Gilbert a été approché par des fabricants désireux de créer pour de vrai son produit imaginé. Mais sa cigarette électronique n’a jamais été commercialisée. Peut-on alors dire qu’il est le véritable inventeur de la vapote ? Il est certainement l’un des premiers à l’avoir conceptualisée, mais sans ne l’avoir jamais mise en pratique.

Selon lui, les industries pharmaceutiques et du tabac se sont lancées dans une campagne de dénigrement acharnée contre sa cigarette électronique. Même à 87 ans, le vapoteur endurci qu’il est continue de clamer haut et fort que son invention a été victime de ces industries.

Des années plus tard, de l’autre côté du globe, un ancien ingénieur et pharmacien chinois du nom de Hon Lik a une idée. Sans avoir la moindre connaissance du brevet de Herbert A. Gilbert, il se lance dans la construction d’un système électronique pouvant vaporiser de l’air contenant de la nicotine. Cette fois, la vapoteuse telle qu’on la connaît voit le jour.

L’invention de la première cigarette électronique

Hon Lik naît dans la province chinoise de Shenyang. Dès l’âge de 18 ans, il travaille dans les champs et commence à fumer. Très vite, sa consommation de tabac augmente. Il passe de quelques cigarettes fumées par jour à deux paquets, si ce n’est plus. En 1982, il devient pharmacien et rejoint l’Institut de recherche sur les médicaments chinois de Shenyang.

Une idée germe alors dans son esprit. Lik est pris d’une envie de plus en plus pressante d’arrêter de fumer. Mais comment faire ? Lui dont l’addiction à la nicotine est très développée, il ignore comment s’y prendre pour réussir son sevrage. En analysant ses réactions liées à la consommation de tabac, il remarque qu’un pic de nicotine intervient chez lui le soir et le stimule.

C’est l’illumination. Hon Lik comprend que pour réussir son sevrage tabagique, il doit être capable de se désaccoutumer de la cigarette tout en retrouvant ses effets ou du moins le pic de nicotine qu’il recherche lorsqu’il fume. Lui qui est un passionné d’électronique, il invente un objet capable de vaporiser la nicotine.

C’est ainsi que le concept même de la cigarette électronique apparaît. En 2003, il crée le premier système électronique capable de vaporiser un liquide contenant de la nicotine. En 2005, il dépose une demande de brevet auprès des institutions chinoises. La toute première cigarette électronique est commercialisée.

Hon Lik crée sa société en 2005. Il cofonde quelques années plus tard le groupe Golden Dragon (Holding), une entreprise basée à Hong Kong et spécialisée dans la pharmacologie, la santé et les cigarettes électroniques. En 2013, le groupe est vendu à l’Imperial Tobacco, un géant du tabac situé en Grande-Bretagne.

Depuis 2005, date de sortie de sa première ecigarette, l’invention de Lik rencontre un fort succès. Son entrée sur le marché européen et américain est une réussite incroyable. Aussitôt, les industries concurrentes (pharmaceutiques et de tabac) partent en guerre contre le créateur de la cigarette de substitution. Hon subit une campagne de dénigrement qu’il parvient à surmonter.

La preuve est qu’aujourd’hui, on estime à échelle nationale (la France) que 12 millions de Français sont vapoteurs ou ont déjà essayé la vapote (en 2015). La vente d’ecig explose sur les territoires occidentaux. Ce qui séduit, c’est son utilité. Nombreux vapoteurs la choisissent pour arrêter de fumer.

Bien que la cigarette électronique ne soit pas un médicament, elle permet d’avoir un contrôle sur les doses de nicotine inhalées. Le vapoteur peut donc diminuer son dosage de manière progressive jusqu’à se désaccoutumer totalement de celle-ci. En France, près de 700 000 personnes auraient réussi à arrêter la cigarette après être passées à l’e-cigarette.

On peut certainement dire que Hon Lik est l’inventeur réel de la cigarette électronique. C’est lui qui la commercialise le premier et qui crée un véritable marché de la vapote. Aujourd’hui, de nombreuses marques conçoivent et fabriquent des vaporisateurs personnels et des e-liquides destinés à perfectionner le monde de la vape.

Le vapotage par ultrason vs le vapotage par résistance chauffante

Au tout début de la vape, du moins tel qu’on la connaît aujourd’hui, les vapoteurs vapotaient avec des cigarettes électroniques à vaporisation par ultrason. C’est l’appareil qu’a fabriqué Hon Lik et qui rejoint le principe de la nébulisation par ultrason, fréquemment utilisé dans le milieu médical.

Sa vaporette contient à l’intérieur un élément qui fonctionne par vibration (ultrasons) et dont la fréquence est suffisamment élevée pour vaporiser le liquide. Cet élément est relié à un fil chauffant enroulé sur lui-même qui va pulvériser l’e-liquide présent dans le réservoir. Au final, cela produit un aérosol parfumé constitué grâce aux vibrations de l’ultrason.

Ce système représente la première génération de cigarette électronique. Jusqu’en 2005 c’est le modèle le plus utilisé sur le marché de la vapote. Cependant, il est aussi rapidement abandonné en raison du coût élevé et peu rentable qu’il mobilise.

C’est alors qu’un autre fabricant chinois, David Yunqiang Xiu dépose un brevet en 2009 intitulé : « Electronic Nicotine Delivery System ». Contrairement à l’invention de Hon Lik, celle de Yunqiang Xiu fonctionne avec une résistance chauffante. C’est bel et bien le début de l’e-cigarette telle qu’on la connaît aujourd’hui.

Désormais, toutes les vapoteuses du marché marchent avec une résistance chauffante. Celle-ci se compose d’un ou plusieurs coils en métal (des fils résistifs) qui sont montés comme des ressorts. À l’intérieur, le fabricant place du coton qui a la forme d’une mèche.

Les vapoteurs bricoleurs peuvent d’ailleurs monter eux-mêmes les coils de leurs résistances grâce aux atomiseurs reconstructibles (dripper, RTA, RDTA).

La résistance reçoit un courant électrique de la part de la batterie. Elle le transforme ensuite en énergie thermique qui va diffuser la chaleur dans l’e-liquide. Ce dernier, notamment grâce au propylène glycol et à la glycérine végétale, se vaporise.

L’atomiseur chauffant est vissé au centre du clearomiseur. Il a la forme d’une pièce cylindrique et dispose d’une impédance exprimée en ohm et d’une plage de puissance exprimée en watts qu’il convient de respecter. Ces valeurs définissent les capacités de la résistance et vous informent sur la manière dont vous pouvez vaper avec.

Par exemple, les résistances dont la valeur est inférieure à 1 ohm sont « subohms », c’est-à-dire qu’elles produisent de la vapeur abondante et très chaude. Plus vous vapez avec des atomiseurs dont l’impédance est supérieure à 1 ohm et plus votre vapeur refroidit.

Bien sûr, il convient d’adapter son appareil de vape en fonction du type de résistance qu’on utilise. Une résistance subohm se vapote avec un clearomiseur subohm, tandis qu’un atomiseur au-dessus de 1 ohm correspondra mieux à aux capacités d’une petite cigarette électronique.

On retient donc :

  • La cigarette électronique première génération de Hon Lik : fonctionne avec des ultrasons.
  • La cigarette électronique deuxième génération de David Yunqiang Xiu : fonctionne avec une résistance chauffante.

La vaporette : un concept qui date de 1903

Faisons un bond dans le temps. Nous sommes en 1903, à Paris. Un pharmacien du nom de Henri Ferré vient d’inventer un objet qui rappelle fortement la cigarette électronique. Il s’agit d’un inhalateur tubulaire capable de produire de la vapeur blanche.

Pour cela, il utilise des substances chimiques qui sont un mélange d’acide chlorhydrique, d’ammonium et d’alcool polyatomique. Autant vous dire que son invention n’est absolument pas faite pour être consommée. La vapeur blanche ne se destine qu’à amuser les enfants. L’idée même de l’inhaler est inconcevable.

Néanmoins, l’inhalateur tubulaire de Ferré se rapproche de près à l’idée même de la vape. Il invente sans le savoir le principe de la vaporisation de l’air utilisé par les fabricants de cigarettes électroniques. En quelque sorte, le concept de vaporette trouve son origine dès 1903, en France.

Son produit n’a jamais été breveté et n’avait en aucun cas le but de remplacer la cigarette de tabac. En effet, au début du XXe siècle, celle-ci n’est pas encore considérée comme un danger pour la santé. Il n’y a donc aucune raison d’essayer de la remplacer. Pour cela, il faut attendre une soixantaine d’années plus tard.

Joseph Robinson et son vaporisateur électronique

En 1927, Joseph Robinson dépose un brevet à propos d’un inhalateur tubulaire destiné à diffuser des médicaments. Il l’appelle « vaporisateur électrique ». Robinson va plus loin que Ferré en inventant un objet capable de produire de la vapeur contenant des substances médicinales dont auraient besoin les malades.

Son croquis ressemble à s’y méprendre à une cigarette électronique au format stick. C’est un appareil long et fin équipé d’un embout buccal par lequel passe la vapeur.

En revanche, le vaporisateur électrique de Robinson n’utilise pas de batterie. Pour l’utiliser, il faut le brancher à un câble sur une prise. Ce système peu pratique s’avère encombrant et difficile à manier. Il se servait néanmoins d’une résistance chauffante pour créer la vapeur, ce qui est une première dans l’histoire de la cigarette électronique.

Robinson n’évoque pas l’utilité de son invention dans la lutte contre le tabac, car l’époque ne s’y prête pas encore. En revanche, on peut dire qu’il fait, lui aussi, partie des premiers inventeurs du concept d’e-cigarette. Partout à travers l’Histoire, la vapote trouvait sa place. Morceau par morceau, elle est devenue ce qu’elle est aujourd’hui.

Les inventions d’Ignazio Bucceri et Marvin L. Folkman

  • Le cigare électronique d’Ignazio Bucceri

Ignazio Bucceri est un Italien qui vit à Brooklyn, dans la ville de New York. Il propose en 1909 un objet étonnant : il a la forme d’un cigare, mais ce n’en est pas un. Il présente son produit comme étant un inhalateur révolutionnaire.

Le but de son invention est de produire une vapeur « ;bon marché » et accessible pour tous les fumeurs américains. Il cherche à imiter la forme et l’aspect d’un vrai cigare, mais celui-ci fonctionne grâce à la vaporisation de produits chimiques. La vapeur est censée avoir la même couleur que la fumée légèrement grisâtre du cigare. Le goût est également supposé être identique ou du moins très proche à celui du tabac.

C’est un inhalateur tubulaire facilement transportable qui se veut utile pour les fumeurs. Ignazio Bucceri touche du bout des doigts l’idée de la cigarette électronique. Son cigare s’en rapproche, mais ne rencontre pas le succès tant désiré que Hon Lik parvient à obtenir près d’un siècle plus tard.

  • Marvin L. Folkman et son désir de remplacer la cigarette

En 1944, l’américain Marvin L. Folkman présente un brevet dont le produit se destine à remplacer la cigarette de tabac. Il parle lui-même d’un aérosol libéré par un flux d’air. Son substitut au tabac ne connaît pas de succès particulier, mais il fait partie des premières personnes à essayer de supplanter la cigarette.

À cette époque, les sociétés commencent à se rendre compte de la nocivité absolue de la cigarette. Martin L. Folkman intégrera cet argument dans son discours lorsqu’il cherchait à promouvoir son appareil. Son objectif était d’arrêter de consommer la cigarette grâce à son inhalateur. Il rappelle que l’aspiration de la fumée laisse des séquelles sur le système nerveux, notamment à cause de la nicotine.

Dès les années quarante-cinquante, la cigarette passe d’un statut d’objet de consommation inoffensif à nocif. Cela marque le début des inventions destinées à remplacer la cigarette au profit de l’e-cigarette.

Finalement, on peut retenir de nombreux noms d’inventeurs plus ou moins approximatifs de la cigarette électronique :

  • Henry Ferré : l’inhalateur tubulaire
  • Ignazio Bucceri : le cigare 2.0
  • Joseph Robinson : la cigarette électrique
  • Marvin L. Folkman : l’inhalateur qui remplace la cigarette de tabac

E-cigarette et antiquité : les Indo-européens, premiers inventeurs de la vape

Remontons encore plus loin le temps. Allons jusque dans l’Antiquité, chez les Indo-européens. Peut-être, l’origine première de la cigarette électronique se trouve là-bas. En effet, Hérodote surnommé le « Père de l’Histoire », laisse dans ses écrits une description des usages des Scythes, un peuple indo-européen installé en Égypte.

Hérodote explique qu’ils avaient pour habitude de jeter des graines de chanvre sur des pierres chauffées. Il s’en dégageait aussitôt de la vapeur qu’ils se précipitaient d’inhaler. Sans le savoir, les Scythes utilisent un principe essentiel aux vapoteurs d’aujourd’hui : la chauffe.

C’est en effet grâce à la batterie qui chauffe les coils et le coton de la résistance du clearomiseur que la vaporisation opère. Sans cela, la vapeur ne se crée pas et le vapoteur n’aspire rien d’autre que de l’air.

Quelques siècles plus tard, les Perses utilisent ce qu’on appelle désormais un narguilé (ou « chicha »). Ce sont de longs tubes par lesquels ils aspirent de la vapeur produite grâce à la chauffe de l’eau. Le terme de vaporisation est encore inexistant, mais on s’en rapproche de plus en plus.

Le tabac et l’ecigarette : une folle histoire de désamour

Sans le tabac et sa diffusion à l’échelle mondiale, il n’y aurait sans doute jamais eu de cigarettes électroniques. L’un ne va pas sans l’autre même si l’un se serait bien passé de l’autre.

Les historiens estiment que la plante de tabac, à partir de laquelle on produit la substance présente dans les cigarettes, a commencé à être cultivée il y a de cela des milliers d’années (entre 8000 et 3000 ans). Elle s’est largement diffusée en Europe puis partout dans le monde dès l’instant où les colons l’ont ramenée d’Amérique du Sud.

Les premières cultures de tabac remontent à l’ère des Maya. Ils l’utilisaient pour soigner des maladies et pour accompagner leurs rituels religieux. Lorsque Christophe Colomb arrive, suivi de près par d’autres colons, il importe cette plante en Europe (1492). Les plantations commencent à fleurir et un véritable business se forme.

La première cigarette telle que les fumeurs la connaissent n’est inventée qu’en 1843. Auparavant, on mâchait simplement des feuilles de tabac. La cigarette roulée représente une véritable économie pour les fumeurs. Progressivement, elle devient même un effet de mode qui persiste jusqu’à tard dans nos sociétés contemporaines.

La cigarette moderne composée d’un filtre débarque dans les années 1950 en France. C’est une invention suisse qui permet de capter les substances toxiques de la fumée. Néanmoins, cela n’en retient qu’une infime partie tandis que la grosse majorité des composants délétères de la fumée est inhalée et va tout droit dans les poumons du fumeur.

Plus les études apparaissent et prouvent les dangers de la consommation de cigarettes, et plus il paraît urgent pour les institutions de remédier à cela. La lutte anti-tabac, les cigarettes électroniques ou encore les suivis médicalisés font partie de cette volonté générale de faire la guerre à la cigarette.

Pour résumer : les points clés

  • Hon Lik est l’inventeur officiel de la cigarette électronique en 2003.
  • Herbert A. Gilbert est le premier à avoir pensé la cigarette électronique en 1963, sans la commercialiser.
  • De nombreux inventeurs ont déjà imaginé un vaporisateur (l’origine même de la vapote) : Henry Ferré, Joseph Robinson, Ignazio Bucceri, Marvin L. Folkman, etc.
  • On inhalait déjà de la vapeur dans l’Antiquité : les Scythes d’Égypte et les Perses.
  • La cigarette électronique doit son succès à la nocivité de la cigarette de tabac qu’il s’agit aujourd’hui de remplacer.

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Publié le 30/01/2021 et modifié le 23/04/2024 dans Histoire de la cigarette electronique par l'auteur Neovapo.

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